Un roman
CODE SIEGFRIED est aussi un roman reprenant la trame du scénario, tout en la complexifiant. Le livre est l'occasion d'approfondir les caractères des personnages, de détailler les cours sur le codage et d'intégrer des apartés sur l'Histoire.
*
Le lendemain matin, les cours de Lola et Arthur commençaient à neuf heures. Arthur arriva tôt, il avait du temps à tuer. Dans le hall d’entrée du lycée, il prit le journal sur le présentoir et alla le lire au CDI.
Lola était déjà là. Elle bûchait sur un problème de mathématiques.
— Me dis pas que t’as pas fait tes devoirs ? demanda Arthur.
— Si, hier soir, répondit Lola sans même lever le nez de sa feuille.
— Ben tu fais quoi, alors ?
— Je me fais plaisir.
Le prof avait dit de ne pas hésiter à en faire plus que ce qui était demandé. Lola n’était vraiment pas du genre à hésiter. Quant à Arthur, il ne parvenait pas à comprendre comment on pouvait prendre du plaisir à résoudre des problèmes de mathématiques supplémentaires, même pas donnés par le prof. Il s’assit à une table voisine. Sans plus perdre de temps, il ouvrit le journal. L’info lui sauta à la figure tel un chat toutes griffes dehors. Il eut un bref mais net mouvement de recul sur sa chaise.
— Ben ça alors !
— Quoi ? Y’a le corrigé du devoir de maths dans le journal ?
Arthur ne releva pas le ton moqueur. Il lut à haute voix.
— Hier soir, vers dix-huit heures, un homme a été abattu à deux pas du Lycée Vauban.
Il se tourna vers Lola, lui montra la page du journal.
— Regarde, y’a sa photo. C’est le gars qui nous a bousculés. Tu te rends compte, ça s’est passé dix minutes après qu’on ait quitté lycée.
— Tu veux dire après qu’on a quitté le lycée.
— Hein ?
Lola prit un ton professoral.
— Après l’expression « après que », on doit utiliser l’indicatif, pas le subjonctif.
— Hein ?
— Non laisse tomber. Vas-y, lis la suite.
— « L’homme, Frédéric Dieulouard, âgé de cinquante-six ans, était professeur de mathématiques à l’UNI, spécialiste en cryptographie. » C’est quoi, ça, la cryptographie ? demanda-t-il.
— C’est du Grec ancien. Ça signifie l’écriture cachée. En fait, c’est des maths.
Arthur baissa le journal.
— C’est du Grec ou c’est des maths ? Pour moi, c’est du Chinois.
Lola sourit discrètement de la blague d’Arthur.
— Continue.
— Tout semble indiquer que le crime a été commis par un professionnel. Le mobile reste mystérieux. Une source proche de l’enquête affirme que le professeur Dieulouard se rendait chez le Grand-Duc au moment où il a été assassiné. La police ne néglige aucune piste et a lancé un appel à témoin.
De l’index droit, Lola se frotta le bout du nez. Ce tic apparaissait à chaque fois qu’une pensée majeure lui venait à l’esprit. Elle fouilla soudain dans son sac et en sortit, victorieuse, le papier récupéré la veille. Elle se leva et rejoignit Arthur à sa table. Elle posa le papier à plat et le lissa pour le défroisser un peu.
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Un livre 2.0
Grâce aux QR code incorporés dans les pages du livre, le lecteur peut accéder aux contenus numériques des cours ainsi que des corrigés de la web-série.
Le livre est également l’occasion d’aborder l'informatique. Une initiation à la programmation, à l’algorithmique, à l'aide de l’environnement de programmation visuelle « Scratch », vous ai proposé.
Le codage des Templiers
— La Palestine est le lieu de naissance du Christ. A l’époque, les Chrétiens d’Europe étaient très croyants et attachaient beaucoup d’importance aux lieux saints de Jérusalem.
Après les croisades, plusieurs chevaliers décidèrent de protéger les pèlerins. Ils créèrent alors différents ordres de chevalerie.
Le premier était l’ordre de Malte appelé aussi l’ordre des Hospitaliers, qui accueillirent les pauvres et les malades à Jérusalem. Le deuxième était celui des pauvres soldats du Christ, qui devint plus tard le fameux ordre des Templiers. Il avait pour mission de s’occuper de la sécurité physique et des biens des pèlerins durant leur voyage jusqu’aux lieux saints des Chrétiens.
Arborant une croix noire, enfin, il y avait l’ordre des Teutoniques. A Jérusalem, ces chevaliers prirent sous leur protection les pèlerins germaniques. Ils combattirent également les païens en Europe du Nord.
Les commanderies des Templiers, puissantes et sécurisées, recevaient à gérer des fortunes, voire des finances de certains Etats. Ils étaient en quelque sorte la banque mondiale du Moyen Age. Ils recevaient, en plus, des dons de tous les Chrétiens d’Europe et étaient en possession d’immenses richesses qui attisèrent des jalousies et des craintes au plus haut sommet des Etats dont le roi de France.
Pour transmettre des messages importants entre eux, les Templiers chiffraient leur courrier à l’aide d’un codage basé sur la croix de l’ordre de Malte.
La croix de Malte est formée de huit pointes. Elle s’inscrit dans un polygone à huit côtés que l’on nomme octogone.
Le nombre huit est très important chez les Templiers. On le retrouve dans l'architecture, avec des chapelles et des églises octogonales ; il y a huit grades du Templier, huit jours de pénitence après une faute, huit branches à la croix.
— Mais pourquoi huit, demanda Lola, et pas sept ou neuf ou encore autre chose ?
— Les Templiers sont assez mystérieux mais l'explication la plus plausible serait que le nombre huit représente la résurrection du Christ, huitième événement le plus important à leurs yeux, après les sept jours de la Création. Par extension, le chiffre huit symboliserait le passage du monde profane au monde sacré.
L’alphabet secret des Templiers est caché dans cette croix. Vingt-cinq symboles, qui sont des parties de la croix, remplacent les vingt-cinq lettres de l’alphabet.
— Euh, il y a vingt-six lettres, l’interpella Arthur.
— Exact. Le J est remplacé par le I. Mais regardez plutôt ces schémas.
Un bel objet
Le livre est en vente au prix de 18 euros (hors frais de port). N'hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez en acquérir un exemplaire.